Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 9.djvu/663

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

finalement, 341, l’élaboration parlementaire ayant fait ressortir l’opportunité d’en détacher, pour les placer hors cadres, les officiers employés dans les bureaux indigènes et dans l’aviation. La péréquation propre à la catégorie de ces 341 officiers étant : lieutenans, 44 pour 100 ; capitaines, 41,2 pour 100 ; officiers supérieurs 14,8 pour 100, il en résulte une première amélioration des conditions de carrière pour l’ensemble de l’arme ; mais l’amendement principal proviendra pour elle du nouvel encadrement des régimens de réserve. Il reste à voir dans quelle mesure le rédacteur du projet a usé de ce moyen.


Dire la manière dont le cadre complémentaire a été constitué, sa composition en officiers tantôt jeunes, tantôt vieux, les va-et-vient du personnel qui l’ont momentanément rempli, ses excédens et ses déficits, serait refaire toute l’histoire de l’infanterie au cours des vingt dernières années. Qu’il suffise de rappeler ici que la loi de 1875 l’avait organisé pour la première fois, mais en le destinant seulement à l’encadrement des bataillons de dépôt ; que la loi du 25 juillet 1887 le renforça, en vue, cette fois, de la mise sur pied d’unités de guerre, et que cette dernière idée trouva sa première consécration dans les régimens mixtes, mis sur pied chez nous à l’occasion des grandes manœuvres de 1892.

L’essai fait de ces formations hybrides, où des bataillons prêtés par l’armée active alternaient avec d’autres venus des réserves, fit sentir tout l’inconvénient d’amalgamer des soldats et des miliciens, des jeunes gens et des hommes murs, des célibataires et des pères de famille. On comprit qu’il fallait, au contraire, différencier soigneusement entre elles les formations de première et de seconde ligne. Celles-ci, pour pouvoir se soutenir, devraient alors recevoir un encadrement plus fort. C’est à quoi pourvut le projet ministériel présenté le 20 novembre 1892, en une rédaction séparée, puis incorporé au texte de la loi du 25 juillet 1893.

Depuis, l’adoption du service de deux ans n’a fait que prêter aux réserves plus d’importance dans le plan de la défense nationale et plus de poids dans la balance de la paix. Onze classes disponibles, onze classes pleines, représentant à distance ce qu’il reste, par le jeu de la mortalité, d’un nombre égal de contingens,