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LE CINQUANTENAlRE
DE
« SALAMMBÔ »


I

Le 24 novembre prochain, il y aura juste cinquante ans que Salammbô paraissait en un fort volume in-8, chez l’éditeur Michel Lévy.

Une manifestation littéraire se prépare pour commémorer cet événement. Des membres du gouvernement ont promis, paraît-il, leur concours. Enfin, on nous annonce qu’un buste du grand écrivain, d’après l’original du sculpteur Clésinger, va être inauguré sur le terre-plein du boulevard du Temple, à deux pas de la maison qu’habita Flaubert, où, devant quelques amis réunis, il donna les premières lectures de son roman.

Par une coïncidence non cherchée, une édition nouvelle vient d’en être publiée[1], — édition plus complète que les précédentes, qui renferme un morceau inédit, une table des variantes, et aussi, — ce qui n’avait pas encore été tenté, que je sache, — une étude des sources de Salammbô.

On peut se demander néanmoins si ce concours de circonstances suffira pour rappeler sérieusement l’attention du grand public sur l’œuvre de Gustave Flaubert. A vrai dire, le moment ne parait pas très favorable. Je ne veux point insinuer par là que la gloire de Flaubert subit, aujourd’hui, une éclipse. Elle

  1. Salammbô, édit. Louis Conard.