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LA SITUATION DES INDIGÈNES
ET LE
CRÉDIT AGRICOLE EN ALGÉRIE


I

L’opinion française, en acceptant les larges sacrifices réclamés par notre expansion coloniale, garde le très vif souci de les voir profiter aux populations conquises aussi bien qu’à nos compatriotes d’outre-mer. Naturellement, ce sentiment se manifeste avec le plus de force à l’égard de nos possessions les plus anciennes, les plus voisines et les plus prospères, et tout d’abord à l’égard de l’Algérie.

Quand on observe les progrès que notre grande possession a réalisés durant ces dernières années, les recettes du Trésor qui ont presque doublé en douze ans (moyenne décennale de 1889 à 1898 : 45 336 291 francs ; recouvremens effectués en 1910 : 87 239 72), celles des chemins de fer qui ont suivi la même marche (moyenne quinquennale de 1891 à 1895 : 23 690 150 francs, recettes de 1910 : 45 810 888 francs), les importations de la Métropole qui oscillaient autour de 200 millions de 1890 à 1895 et qui se sont haussées depuis lors, par un accroissement à peu près ininterrompu, à 389 millions en 1909 et 433 en 1910, l’augmentation constante du domaine des Européens qui s’est enrichi depuis 1880 de plus de 400 000 hectares dont 72 247 pour les seules années 1908 et 1909, et qui a