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manifestent surtout dans les intérieurs, par exemple dans la chapelle Pauline construite par Flaminio Ponzio à Sainte-Marie Majeure et dans les parties construites par Maderne à Saint-Pierre, dans le portique et dans les grandes chapelles du Chœur et du Saint-Sacrement.

C’est surtout dans l’évolution de ce décor intérieur que le XVIIe siècle montrera tout son génie. Et cet art nouveau sera pour nous d’autant plus attrayant que l’art de la Contre-Réforme nous avait habitués à plus de sobriété. Nous allons quitter un austère milieu monacal pour entrer dans le pays des rêves, dans un monde créé par les fées.


II. — L’APOGÉE DU SIÈCLE


LE BERNIN. — PIERRE DE CORTONE. — CARLO RAINALDI. — BORROMINI. GUARINI.

L’apogée de l’art romain du XVIIe siècle correspond aux pontificats d’Urbain VIII, d’Innocent X et d’Alexandre VII et comprend une période d’une cinquantaine d’années, de 1625 à 1680 environ.

Comme toutes les grandes époques, le XVIIe siècle fut également riche en architectes, en sculpteurs et en peintres. Une même puissante pensée fait vivre toutes les formes d’art, les anime du même souffle, les marque du même caractère et produit une école non moins remarquable par la beauté de ses œuvres que par leur homogénéité.

En architecture, le Bernin, Borromini, Carlo Rainaldi, Pierre de Cortone, sont les créateurs du nouveau style qui atteindra, avec le Père Guarini, le dernier terme de son évolution.

En sculpture, le Bernin fut le plus grand, on pourrait même dire qu’il fut le seul génie original, s’il n’y avait pas eu l’Algarde.

En peinture, des artistes tels que le Baciccio, le Père Pozzo, surtout leur maître et leur chef, Pierre de Cortone, créent un style merveilleux qui règne jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, pour produire avec le Tiepolo sa plus belle floraison.

C’est avec le Bernin que commence réellement l’art du XVIIe siècle. Grand favori de tous les Papes depuis Urbain VIII jusqu’à Clément X, le Bernin domine tout son siècle : et le