Maisons, donnant à entendre, sans jamais prononcer le mot, que la probabilité d’un mariage entre le prince Léopold, second fils de Sa Majesté Sicilienne et une princesse de la maison impériale raffermirait à jamais le système politique des deux Cours... Ce point étant fort délicat, je n’ai pu parler clairement de cette idée, ni la développer davantage. J’ai constaté toutefois que l’Empereur a saisi la chose à mon point de vue et, à la suite de réflexions ultérieures, je suis sûr qu’un mariage avec la Maison royale de Naples ne lui déplairait pas. Je ne doute pas qu’en faveur de ce projet, le Tsar ne mette en œuvre tous les moyens pour procurer un établissement à la famille royale des Deux-Siciles. »
Il semble bien qu’à ce point de vue particulier Gallo se faisait illusion et qu’il se trompait lorsque, en constatant que le Tsar ne lui avait rien répondu, il interprétait ce silence comme un acquiescement à l’ouverture qu’il venait de faire. Des cinq filles de Paul Ier, quatre étaient déjà promises et la seule qui fût disponible, la grande-duchesse Anne, n’avait encore que cinq ans. Quant au fils cadet du roi de Naples, le prince de Salerne, il atteignait à peine sa dixième année. Un projet de mariage entre eux ne pouvait se réaliser qu’à longue échéance. Il était par conséquent impossible d’en faire la base d’une combinaison dont il importait que les effets fussent immédiats. Ainsi s’explique le silence de Paul Ier sur la proposition de Gallo et on ne peut que s’étonner que ce diplomate ne l’ait pas compris.
Pour tout le reste, il avait lieu d’être satisfait, le Tsar lui ayant répété qu’il ne trouvait aucune objection à faire aux désirs du roi de Naples et qu’il était tout disposé à en favoriser la réalisation. Toutefois, il fallait négocier avec Vienne. Il couronna cette déclaration par ces mots :
— Pour le moment, arrêtons-nous à ce point de départ. Je contribue volontiers à tous les avantages du Roi et de sa maison comme vous me l’avez proposé, nous prendrons dans la suite des accords confidentiels pour ce qui concerne l’Italie. Vous pouvez venir chez moi pour discuter tant que vous voudrez. Vous pouvez aussi faire des ouvertures au comte de Rostopchine sur toutes les matières en question.
Pour conclure, il invita son interlocuteur à les résumer dans un mémoire. Encore ici, la perspicacité du marquis de Gallo