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AU
COUCHANT DE LA MONARCHIE[1]

IX.[2]
LE MINISTÈRE DU COMTE DE SAINT-GERMAIN

Le premier acte politique un peu considérable qui succédera au départ de l’empereur d’Autriche attestera, d’une manière éclatante, le peu d’effet produit sur les hôtes de Versailles par ses exhortations et le peu de durée des résolutions prises. Parmi les ministres du Roi, l’un de ceux que Joseph avait le mieux prônés, dont il avait vanté les vues avec le plus grand enthousiasme, dont il avait le plus chaudement recommandé le maintien à Louis XVI, était le comte de Saint-Germain, secrétaire d’Etat pour la Guerre. Il lui avait rendu visite dans son logement de l’Arsenal, s’était longuement entretenu avec lui, s’était fait expliquer par lui les réformes réalisées et celles qui étaient en projet. Il lui avait publiquement prodigué les marques de son estime, l’avait hautement encouragé à poursuivre une tâche difficile, que lui seul, assurait l’Empereur, pouvait mener à bien, « parce qu’il y apportait la constance d’un philosophe et le courage d’un soldat[3]. »

Quatre mois après cette visite, qui n’avait pas manqué de produire une vive sensation, le comte de Saint-Germain, en

  1. Copyright by Calmann-Lévy, 1912.
  2. Voyez la Revue des 15 janvier et 1er février.
  3. Lettre de Mercy à Marie-Thérèse, du 15 juin 1777. — Correspondance publiée par d’Arnim.