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l’Aéronautique militaire. A sa tête, fut placé le général de division Roques, qui, depuis plusieurs années, en qualité de directeur du Génie au ministère, avait eu à traiter les questions se rattachant à la navigation aérienne.

On lui donna la haute main sur tout le personnel et le matériel aéronautique. Pour les établissemens et les troupes stationnés dans le gouvernement militaire de Paris, il exerce une autorité complète : les établissemens de province dépendent, pour les mesures d’ordre et de police, des généraux commandant des corps d’armée, mais c’est au général Roques qu’appartient le soin de les pourvoir en matériel, c’est lui qui donne les ordres au personnel et est chargé de l’apprécier et de le noter.

L’Inspection générale permanente d’Aéronautique militaire constitua, dès son début, un rouage important. Indépendamment d’un état-major assez nombreux, le général Roques a, sous ses ordres, trois collaborateurs principaux. A Versailles, le colonel Hirschauer, commandant les troupes d’aéronautique militaire, est le chef des compagnies d’aérostiers réparties actuellement en deux bataillons, l’un à Reims, l’autre à Versailles ; il a aussi sous ses ordres les officiers pilotes aviateurs, ainsi que l’équipage des dirigeables. A Meudon, le lieutenant-colonel Routticaux, directeur du matériel aéronautique militaire, est chargé de l’achat, de la construction, des réparations et de l’entretien du matériel plus lourd et du matériel plus léger que l’air. Indépendamment des aéroplanes et des dirigeables, qui forment naturellement la plus grosse part de ce matériel, il a encore à s’occuper des ballons sphériques, libres ou captifs, et des cerfs-volans. Enfin, à Vincennes, le lieutenant-colonel Estienne est à la tête d’un établissement d’aviation militaire, où l’on s’occupe surtout des services que les aéroplanes peuvent rendre à l’artillerie.

Sur différens points du territoire existent des établissemens de diverses natures. Pour les dirigeables, on a édifié de grands hangars, pouvant les loger tout gonflés, pourvus d’appareils à produire l’hydrogène ou de récipiens pour l’emmagasiner, munis d’approvisionnemens, de rechanges et d’outillage de toute nature ; le tout servi par un personnel compétent. Pour les aéroplanes, on a installé ce qu’on appelle des centres d’aviation militaire, qui sont à la fois des lieux de remisage et d’entretien des appareils et des écoles pour la formation des pilotes. Je ne