Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 7.djvu/445

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Commissions agraires ont donc réorganisé, en 1910, vingt fois plus de feux communaux qu’en 1907, neuf fois plus de feux héréditaires, et cinquante fois plus de feux isolés séparés de la commune.

Les gouvernemens ci-dessous se distinguent principalement par le nombre des propriétés individuelles formées sur les terres des nadiels : Ekaterinoslav (36 142 propriétés individuelles) ; Kherson (27 305) ; Samara (26 449) ; Kharkof (28 254) ; Kief (24 666). Dans chacun des 7 gouvernemens de Vitebsk, Poltava, Volynie, Saratof, Tauride, Mohilef, Smolensk, on a formé de 10 à 20 000 petites propriétés individuelles ; dans 14 gouvernemens, de 5 à 10 000, dans 16, de 1 000 à 5 000, et dans 4 seulement moins de 1 000.


B. La réorganisation agraire collective. — La réorganisation agraire collective a une grande importance, car elle donne la faculté de former dans l’avenir la propriété individuelle ; elle comprend, de façon générale, la suppression du morcellement du nadiel pour les villages qui ont reçu ce dernier par un seul acte légal, d’après un plan commun, et elle assure l’attribution du nadiel à plusieurs parties du village ainsi qu’à des hameaux.

Des villages ayant reçu le nadiel par un seul acte légal, d’après un plan commun, existent dans 37 gouvernemens de la Russie européenne. Avec le temps, la population de certains villages a augmenté d’une façon extraordinaire, atteignant parfois des dizaines de milliers de feux.

Une autre forme, mais plus rare, de la réorganisation agraire collective est le partage du nadiel communal en champs, afin de passer à l’assolement à rotation multiple.

A la réorganisation collective se rapportent encore les travaux des Commissions agraires tendant à la suppression de l’enchevêtrement du nadiel dans les terres privées, dans celles de l’Etat, de l’Eglise, etc.

Enfin, les Commissions ont réussi à supprimer la communauté d’utilisation entre les paysans et les propriétaires privés, c’est-à-dire les servitudes, fréquentes surtout dans les gouvernemens de l’Ouest.

Nous ne pouvons nous étendre sur tous ces travaux ; nous dirons simplement qu’ils sont très difficiles et compliqués, non