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centaine de millions pour travaux publics, de sorte que le déficit a dépassé 250 millions. Il a été couvert par des emprunts émis pour un capital nominal d’environ 300 millions. Le total de la dette consolidée, au 30 juin 1912, atteignait le double de ce chiffre : elle était représentée par des obligations 4 et demi, 4 trois quarts, 5 et 6 pour 100. Il existait en outre une dette flottante d’une centaine de millions, dont 37 avaient été avancés à l’Etat par la Banque nationale, 2 par la Banque agricole et 61 par divers souscripteurs de bons du Trésor. L’ensemble de la dette constitue une charge d’environ 160 francs par tête d’habitant ; le service en exige une annuité de 40 millions, en face de laquelle on peut inscrire 16 millions de revenu net que fournissent au Trésor les exploitations d’Etat, dont la principale est celle des chemins de fer, rachetés ou construits au moyen de capitaux empruntés : il s’y ajoute le produit des mines de Pernik et de Bobov Dol et les redevances des Banques nationale et agricole. Le gouvernement trouvera un appui à la Banque nationale, dont l’encaisse au 30 juin 1912 comprenait 40 millions d’or et 20 millions d’argent, et qui avait en outre un portefeuille étranger de 11 millions et des crédits pour 38 millions de francs chez ses correspondans du dehors.

Grâce à la très belle récolte de 1911, et à celle de 1912 qui a été moyenne pour le blé, excellente pour le maïs, les recettes de l’exercice courant sont en excédent sur les prévisions. D’autre part, on assure que la Banque d’Etat de Russie a ouvert à celle de Bulgarie un crédit de 25 millions de francs, en sorte que cet établissement est en mesure d’augmenter sa circulation et de fournir de nouvelles avances au Trésor. La Banque nationale joue un grand rôle dans la vie financière du pays. Le capital, fourni exclusivement par le Trésor, est de 20 millions de levs, dont la moitié est versée ; le fonds de réserve, au 31 décembre 1911, dépassait 7 millions. A la même date, la Banque avait prêté près de 11 millions aux districts, municipalités et établissemens publics, tandis que les avances à l’Etat étaient presque intégralement remboursées. L’encaisse métallique était, à la fin de l’exercice, de 00 millions, dont sept douzièmes en or ; la circulation des billets atteignait 110 millions. On remarque depuis plusieurs années une diminution graduelle des dépôts privés et une augmentation parallèle des