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dans le service des types plus perfectionnés, et celle, qui ne tardera pas à apparaître, d’accroître l’effectif, contraindront pendant les premières années à de fréquens achats d’appareils neufs.

L’acquisition du matériel volant ne représente qu’une frac-lion du budget de l’aviation navale. La Marine ne se proposant pas, — nous aimons à le croire, — de construire elle-même ses hydroplanes, devra offrir aux constructeurs de substantiels encouragemens, afin d’exciter leur émulation. On ne peut raisonnablement espérer que des industriels vont engager des capitaux, étudier des plans, exécuter des modèles, faire des essais réitérés, s’ils n’ont en perspective au moins probable la récupération de leurs dépenses sous la forme de commandes importantes.

A la suite de quelques expériences faites l’été dernier, la Marine a tracé un « programme de recherches » qui gagnerait à être allégé de ce qui concerne les particularités de construction. Nos officiers navals sont qualifiés pour faire connaître, et par ordre d’importance, quelles conditions doivent remplir, autant que possible, les appareils destinés au service de la flotte. Mais ils ne possèdent, pour indiquer comment ces conditions pourront être satisfaites, ni la compétence, ni l’expérience des constructeurs. Il faut donc laisser à ceux-ci toute latitude et toute initiative quant au choix des dispositifs de construction et de manœuvre. C’est ainsi qu’a procédé l’administration de la Guerre, et c’est le seul moyen d’arriver promptement à la création de types supérieurs à ceux d’aujourd’hui, puis à l’adoption de modèles pouvant rosier réglementaires, au moins pendant quelque temps.

Les installations fixes seront nécessairement assez coûteuses, mais si elles sont bien comprises et judicieusement distribuées, elles ne réclameront ensuite que des frais d’entretien. D’autres dépenses, frais d’administration et d’expériences, consommation de matières, réparations, accidens, et l’imprévu, viendront s’ajouter à celles-ci. Enfin, les soldes, supplémens et indemnités, devront atteindre un total assez important.

Ce dernier point mérite une sérieuse attention. Là, comme partout, mais plus que partout, puisque l’aviation est et restera une spécialité plus dangereuse que les autres, le recrutement, la sélection et l’instruction du personnel, sont des questions difficiles. Les aptitudes nécessaires au service de l’aviation navale, comme de l’aviation militaire, énergie, coup d’œil,