malais), et dont les descendans se sont plus ou moins métissés avec Aïnos autochtones. Suivant les plus anciennes annales, un conquérant nommé Zin-mu, parti au VIIe siècle avant notre ère de Kiu-Siu, l’île la plus méridionale du Japon, aurait successivement conquis Shikoku et la partie sud du Hondo. Mais on omet de dire quel était ce Zin-mu plus ou moins légendaire et d’où il venait.
Durant les trois premiers siècles après J.-C, tous ces élémens plus ou moins barbares se fusionnèrent progressivement, mais toute la partie nord du Hondo et l’ile d’Ezo devaient rester encore pour plusieurs siècles aux mains des Ebisu (Aïnos) autochtones. Les premières manifestations de l’activité du nouveau peuple furent des expéditions en Corée. Les dates auxquelles les écrits officiels japonais les attribuent sont peut-être discutables. Il est en tous les cas certain qu’au Ve siècle les royaumes les plus méridionaux de la péninsule étaient soumis et qu’on exigeait d’eux le paiement d’un tribut. En 461, une ambassade coréenne fut reçue par le souverain japonais ; dont le siège de la puissance était alors établi en Yamato, au cœur même du futur empire. Dès lors, la civilisation chinoise commença à pénétrer au Japon par l’intermédiaire des vaincus plus civilisés que leurs conquérans. L’étude des caractères d’écriture chinois, probablement entreprise dès le IIIe siècle de notre ère, se généralisa au Ve. De nombreux artisans coréens débarquèrent au Japon et composèrent sans doute pour une bonne partie ces bé ou corporations de peintres héréditaires qu’un des livres sacrés du Nippon, le Nihongi, signale dès l’année 463. On sait, en effet, qu’au temps de l’empereur Yùryaku (457-479), un certain prince Anki, descendant d’un empereur chinois de la dynastie des Wei, vint du Japon et s’y fit naturaliser. Il avait dans sa suite un prêtre nommé Shinki Nanryù, originaire du Kudara coréen, qui forma une lignée d’artistes dont le 5e reçut le titre officiel de Yamatoeshi, « maître-peintre du Yamato. » Ce premier art japonais eut sans doute un caractère quasi industriel et dut consister principalement dans la décoration d’objets usuels. Seule la venue du Bouddhisme (522-552) put modifier ces tendances pratiques en fournissant aux peintres un but plus élevé : la représentation de la divinité.
Mais avant d’atteindre le Japon, la doctrine de Gautama avait déjà parcouru une longue route et n’y arrivait pas dans toute