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LA FEMME
ET
LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE

LA FEMME DANS LA FAMILLE[1]


II

Dans la psychologie de la vie conjugale que nous essayons d’esquisser, nous avons pu isoler deux choses, la cohabitation sans laquelle elle n’existerait pas, la fidélité à défaut de laquelle elle peut sans doute subsister mais dont la violation, trop souvent, trop outrageusement répétée, arrive, par la méconnaissance du premier de ses devoirs, à en relâcher, à en rompre le lien moral, à ne plus laisser au foyer que des cendres peu à peu refroidies. Mais il y a dans la vie des époux, est-il besoin de le dire, bien autre chose encore que l’existence sous le même toit, que le dualisme dans l’affection, il y a un échange de sentimens, de devoirs et d’efforts dont la complexité défie l’analyse. Ce n’est que dans son ensemble qu’on peut étudier cette collaboration pour arriver à une impression générale de l’association morale qu’elle établit. On réussirait peut-être, malgré la variété qui distinguait nécessairement les intérieurs de nos ancêtres de la première moitié du XVIIe siècle, à se rapprocher de cette impression en présentant plusieurs types de ces existences à deux fondues dans une unité composite. Dans les tableaux d’intérieur que nous allons mettre sous les yeux de

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.