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— Concluons sur tout cela. Traité de commerce, relations civiles.

— Doucement ! la politique a peu à faire avec les relations commerciales. Développement de cette thèse : exemple de l’Allemagne.

— Oui, c’est aussi mon avis : mais regardons les conséquences ! Je ne dis pas que le traité de commerce doive se faire les yeux fermés. Je pense qu’il convient de commencer par traiter pour aboutir à une conclusion. L’arrêt des négociations ferait une impression détestable.

— Fort bien, c’est entendu.

— Accord sur la Question d’Orient ? Pertes d’argent et d’hommes. Renaissance périodique de la question : nécessité de la résoudre à jamais. Impossible de déterminer le comment, et si ce qu’il convient d’établir est le statu quo territorial.

— Sur ce point encore, rien à décider d’une façon absolue ; il faut attendre le jour où les Puissances se réuniront en Congrès.

— Fort bien. Voudriez-vous cependant donner un territoire à la Russie ?

— Non, pas cela ! mais pour tout autre réarrangement, il faut attendre le jour opportun.

— Parfait ! là-dessus encore notre désir est de nous trouver d’accord avec vous.

Je reçois ce télégramme du roi d’Italie :

Je vous prie de venir loger à mon palais à Turin. Mercredi, je vous ferai dire l’heure où j’aurai le plaisir de vous voir. Bien des amitiés. — VICTOR-EMMANUEL.

A 9 h. 30, départ pour Vienne.


23 octobre. — Arrivée à Vérone le matin à 7 h. Arrivée à Turin. Entrevue avec le Roi.


F. CRISPI.