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LA DÉFENSE DES FORÊTS


I. — LES LEÇONS DE L’INONDATION

La création de forêts nouvelles et le maintien de forêts existantes, qui sont les principaux auxiliaires de la Défense des montagnes[1], présentent également, pour les régions de plaines et de coteaux, une utilité de premier ordre, qui a depuis bien longtemps été signalée dans cette Revue[2].

L’inondation dont Paris fut victime au mois de janvier 1910 a rappelé l’attention sur le problème forestier, au sujet duquel M, Alfred Picard, président de la Commission des inondations, résume ainsi les rapports de cette commission publiés par le ministère de l’Intérieur :

« La situation serait certainement améliorée par la création de forêts nouvelles dans le haut bassin de l’Yonne et dans la Brie. Pour le bassin de l’Yonne, le boisement devrait embrasser un minimum de 10 000 hectares ; pour la Brie, il faudrait se résoudre à une vaste opération, aller peut-être jusqu’à la reconstitution du massif de 150 000 hectares qui, du temps de César, couvrait le pays des Meldi. On peut évaluer les frais d’établissement à 422 millions de francs.

… « Une obligation impérieuse incombe aux pouvoirs publics, pour le bassin de la Seine de même que pour le surplus du territoire : conserver intacts les massifs boisés existans,

  1. La Défense des montagnes, dans la Revue du 15 juin 1907.
  2. Babinet, » De la Pluie et des Inondations, » dans la Revue du 15 août 1856.