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d’un pareil système : les chefs d’état-major auraient quitté leur commandement à la mobilisation, d’où une désorganisation fâcheuse des unités intéressées ; d’autre part, les généraux en chef et leurs chefs d’état-major, se connaissant à peine, ne pouvaient avoir ni l’unité de vues, ni la confiance réciproques indispensables au succès.

Nous venons de voir qu’à la mobilisation le chef de l’état-major général de l’armée devait partir en campagne ; de la sorte, le ministre de la Guerre n’avait plus alors sous la main l’homme qui connaissait toutes les ressources disponibles et qui pouvait le mieux l’aider dans la lourde tâche que lui impose l’entretien constant des armées combattantes et des services de l’arrière.

Un Comité consultatif d’état-major devait s’occuper des questions relatives au fonctionnement technique des services d’état-major.

En 1906, on créa un nouvel organe consultatif, le Conseil supérieur de la défense nationale, destiné à coordonner l’action des différens départemens ministériels et à faciliter l’étude en commun des questions touchant à la défense. Placé sous la présidence du chef du gouvernement, il comprenait les ministres des Affaires étrangères, de la Guerre, de la Marine, des Finances et des Colonies. Ce n’était donc qu’un diminutif du conseil des ministres. Un comité, composé du directeur des Affaires politiques au ministère des Affaires étrangères et des chefs d’état-major de l’Armée et de la Marine, était adjoint au Conseil supérieur de la défense nationale. À ce comité était annexé un secrétariat, composé du secrétaire du Conseil supérieur de la guerre assisté de trois officiers supérieurs désignés par les ministres de la Guerre, de la Marine et des Colonies. Mais ce comité et ce secrétariat, où ne figuraient que des personnes déjà surchargées de travail dans leurs départemens respectifs, ne constituait pas un organe permanent et productif. Bref, le conseil supérieur de la défense nationale n’a, pour ainsi dire, jamais fonctionné.

Plus tard encore, on institua un Centre de Hautes Études militaires où de jeunes officiers supérieurs, spécialement choisis, viennent, pendant plusieurs mois, s’occuper d’études stratégiques sous la direction du Conseil supérieur de la Guerre et de l’état-major de l’armée. Cette institution est destinée à former