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« Nous supposerons, — dit-il, dans le compte rendu des expériences exécutées en avril 1910, — qu’à l’origine du phénomène, une cause unique, qui pourra être une petite explosion de grisou (et qui sera en l’espèce la détonation de dynamite-gomme dans un mortier d’acier sans bourrage), produit un ébranlement d’air assez fort pour mettre instantanément les poussières en suspension aux alentours du point initial et une flamme assez chaude, assez volumineuse et assez durable, pour communiquer le feu au nuage immédiatement soulevé. L’inflammation n’est d’ailleurs possible que si les poussières en suspension satisfont à certaines conditions de quantité, de composition, de pureté, etc., qui définissent les limites d’inflammabilité et que diverses séries d’essais ont permis de déterminer. »

Les préservatifs relatifs aux poussières coïncident en partie avec ceux qui concernent le grisou. Il faut y ajouter l’arrosage qui n’est d’ailleurs pas sans inconvénient. L’existence dans les galeries de mares d’eau stagnante est le moyen le plus sûr de propager l’ankylostomiase, cette terrible maladie parasitaire des mineurs. En outre, les déversemens d’eau ne peuvent manquer d’entraîner des chutes de toits, des éboulemens.

Un remède paraît être d’intercaler entre des tronçons de galerie, des espaces sablés avec des poussières schisteuses, qui sont, dit-on, capables d’arrêter la traînée de flamme.

Après divers essais, M. Taffanel, déjà cité, a eu ta très ingénieuse idée de placer au toit des galeries des planchettes interrompues de distance en distance et chargées de fines poussières incombustibles. Celles-ci, soulevées par le début de l’explosion, remplissent l’air et opposent à la propagation de la flamme une barrière infranchissable. Ce sont de vrais barrages établis en avant du fléau et qui en arrêtent la marche.

Depuis les recherches que nous venons de résumer, la vapeur d’eau lancée en jets dans les travaux a été préconisée comme efficace contre les accidens, au moins en certains cas.

Pour résumer cette première partie de nos études, insistons un moment sur les considérations qui nous arrêtaient déjà à notre point de départ. Il convient, en effet, de constater que le péril auquel nous expose le grisou est exclusivement, comme nous le disions, d’origine humaine.

Dans les profondeurs du sol, le grisou existe à certains