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les efforts des professeurs successifs chargés d’un même enseignement… ; ensuite en donnant chaque jour une place prépondérante à tel exercice, qui demanderait un effort soutenu d’attention et de réflexion… » — M. Ribot : « Chaque enseignement est relié à l’enseignement voisin et doit le soutenir et il doit y avoir un centre dans l’enseignement principal de chaque classe… on apprend le français à la classe de français, mais on doit aussi l’apprendre à la classe d’histoire quand on fait une rédaction, à la classe de langues étrangères quand on fait une version, et même à la classe de mathématiques quand on résout un problème. Tous les professeurs doivent avoir en vue la formation de l’esprit de l’enfant, non au point de vue étroit de leur spécialité, mais au point de vue de l’ensemble des études. »

Voilà la solution : remplacer le professeur principal par une coordination.

Cette solution est très élégante ; mais je crains que dans la pratique elle ne soit d’une faiblesse extrême. Le professeur d’histoire coordonné avec le professeur de latin et avec le professeur de sciences, je ne vois pas très nettement, d’abord comment cela pourrait être obtenu, et ensuite quels résultats précis cela pourrait donner. Je crois que l’ambigu même et l’inconsistant de la solution proposée ramène l’esprit à la conception du professeur principal et à la nécessité de celui-ci, que, du reste, il soit professeur d’histoire, professeur de mathématiques, professeur d’histoire naturelle, professeur de langues étrangères, ou même professeur de latin et français.

Mais je reconnais que, pour revenir à la pratique du professeur principal, il faudrait renoncer à l’enseignement dispersé, disséminatoire, circulaire et encyclopédique, et que c’est à quoi l’on ne veut pas renoncer, que c’est à quoi on ne veut renoncer à nul prix.

De guerre lasse, après une discussion qui a été une des plus brillantes qu’aient menées depuis longtemps nos assemblées délibérantes, le Sénat s’est arrêté à cette résolution : « Le Sénat, considérant qu’un des principaux objets de la réforme de 1902 a été de sauvegarder la culture gréco-latine en la réservant à ceux qui sont le plus aptes à la recevoir et à en tirer parti, approuve les déclarations du ministre et compte sur lui pour alléger les programmes de l’enseignement secondaire. »

Méditez bien. Rien sur la question du professeur principal,