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COMPAGNIE JAGERSFONTEIN


carats bruts.
1906 219 271
1907 265 331
1908 224 204
1909 338 581


Quelques années, on le voit, ont suffi à la Compagnie Premier pour atteindre presque aux chiffres de production les plus élevés de la De Beers. Évidemment, il lui sera possible, sous peu, de fournir 4 000 000 de carats bruts par an. Il est vrai que tandis que le prix de vente moyen du carat extrait de la De Beers est de 47 fr. 50 environ (celui de la Jagersfontein s’élève à 75 fr. 50), celui de la mine Premier dépasse à peine 18 francs. Seulement, alors que le carat brut coûte 8 à 9 francs environ à la Compagnie Premier, pour la De Beers, mine âgée, où le travail se fait dans des galeries souterraines très profondes, le prix de revient de la même quantité de diamant atteint près de 33 francs.

N’insistons pas davantage. Une lutte sérieuse, nous l’avons déjà dit, est engagée entre la Premier, d’un côté, la De Beers et la Jagersfontein, de l’autre. Il ne nous appartient pas d’y prendre part, mais, pour terminer, faisons remarquer que les grandes mines que nous avons citées ne sont pas les seules, que, 1 500 mineurs, aidés par 6 000 noirs, exploitent actuellement quelques gisemens de moindre importance ainsi que les alluvions diamantifères du Vaal, et qu’enfin, en 1909, le Damaraland a produit plus de 810 000 carats bruts, chiffre qui donne à réfléchir, de diamans un pou petits, mais d’une très belle eau.

Observons encore que ce n’est pas seulement l’extraction du diamant qui se perfectionne de jour en jour, mais aussi sa taille. Actuellement, le clivage, c’est-à-dire l’opération par laquelle on fend le diamant suivant trois directions parfaitement déterminées, opération qui, le plus souvent, est la cause de pertes de poids considérables (40 à 60 pour 100) peut être remplacé par des sections faites rapidement, dans tous les sens, au moyen de scies circulaires de bronze recouvertes dégrisée (poudre de diamant), ce qui réduit considérablement les déchets. Seuls le brûlage et la taille proprement dite, c’est-à-dire la taille des facettes et leur polissage, s’opèrent toujours par les anciennes méthodes.