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matière. Rappelons, tout de même, que les résidus (tailings), formés par la boue légère qui sort de la machine, sont envoyés au dehors, tandis que le deposit (gravier diamantifère), qui se dépose au fond des pans, formé de grains dont le diamètre ne dépasse pas 0°, 5, est traité par des appareils de concentration tout à fait spéciaux : 1o un cylindre classeur, qui envoie sur une table de triage les graviers les plus gros, les diamans de 75 carats (15gr, 4) et plus ; 2o des pulsators, qui réduisent la deposit de 75 pour 100 ; 3o des tables à graisse, dont l’enduit retient les graviers les plus lourds et les diamans, mélange qu’il n’y a plus qu’à envoyer sur des tables de triage, d’où les pierres fines sont extraites à la main.

Que si l’on s’étonnait de la diversité et de la complication des moyens mis en œuvre pour un traitement qui n’est, en somme, qu’un simple lavage à l’eau, nous ferons observer, d’abord, que de toutes les matières connues, le diamant est la plus précieuse ; ensuite, que la teneur en pierres fines du minerai diamantifère est extrêmement minime : 1/15 000 000 à 1/50 000 000 actuellement, et même moins. À l’origine, elle était meilleure : elle pouvait atteindre 1/400 000 ; de plus, le minerai, de la terre jaune, était plus facile à traiter. Ces beaux temps sont passés.

Il va de soi que les conditions de l’exploitation variant d’une mine à l’autre, que le minerai n’ayant pas toujours la même composition, pas plus que l’eau employée, le traitement de la « brèche » diamantifère doit nécessairement varier suivant les lieux. Ainsi, dans la mine Premier, par suite, paraît-il, de l’acidité de l’eau, ou pour toute autre cause de nature inconnue, les tables à graisse laissaient échapper quelques diamans. Afin de les recueillir, on s’y sert maintenant du tube-mill, appareil très puissant, très coûteux, emprunté aux mines d’or, où il sert 5. parfaire le broyage du minerai, mais qui : 1o économise la main-d’œuvre ; 2o réduit de 80 à 85 pour 100 le gravier qu’on y fait passer (le reste s’écoulant en boue fine), gravier que de petits pulsators se chargent encore de réduire de 80 pour 100. L’emploi du tube-mill est, d’ailleurs, si avantageux que, dans la mine Premier, on a pu supprimer les grands pulsators ainsi que les tables à graisse, et envoyer directement le deposit, tel qu’il sort du pan, dans ce tube. Enfin, lorsqu’on l’emploie, les diamans ne sont visibles qu’à la sortie du petit pulsator qui lui fait suite, d’où une diminution des risques de vol.

Une autre innovation de la mine Premier consiste à se passer