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mineur du Vaal eut remarqué, dans les mains des enfans de cet homme, quelques pierres brillantes, semblables à des diamans, avec lesquelles ils jouaient. Les pionniers s’empressèrent de prendre possession du gisement. Le paysan, devenu petit rentier, s’en alla vivre à Capetown, et, sur l’emplacement de son domaine s’élève aujourd’hui la jolie ville de Kimberley, la capitale du diamant, qui, quelques semaines après le départ du bonhomme, avait déjà une population de 4 à 5 000 mineurs, fouillant le sol avec acharnement. Depuis, comme on le pense, tout le territoire et les environs des « Champs de diamans » ont été examinés à fond, examen qui amena la découverte de mines en profondeur nouvelles. Actuellement, les principales mines de ce genre exploitées sont :

Dans le Griqualand-West : De Beers, Kimberley, Bultfontein Wesselton, et Dutoilspan, appartenant toutes à la compagnie De Beers.

Dans l’État d’Orange, les mines de Jagersfontein (celle dont les produits sont le plus appréciés), Kofl’yfontein, Woorspoed et Robert’s Victor.

Dans le Transvaal, enfin, la mine Premier, l’adversaire redoutable de la De Beers et de la Jagersfontein coalisées.

Quant à la région diamantifère découverte depuis peu dans le Damaraland, malgré la qualité et la quantité des produits obtenus, elle semble n’être constituée que par des dépôts alluvionnaires très étendus, certes, mais de faible épaisseur, de sorte qu’il est difficile de la regarder comme susceptible de donner pendant longtemps de bien grands bénéfices. Il en sera de même, très probablement, pour les mines de diamans trouvées, depuis 1870, en Australie, en Chine, dans l’Oural, en Laponie, etc., dont bien peu, d’ailleurs, sont exploitées, tandis que celles de l’Afrique australe ont donné des résultats merveilleux, dépassant les prévisions les plus optimistes et en donneront pendant encore de longues années.

Ce n’est pas que le succès ait été facile. Les hommes qui, les premiers, se sont engagés dans l’exploitation des champs de diamans, risquaient beaucoup, car il s’est passé, en effet, pour l’Afrique méridionale, ce qui s’était passé pour le Brésil.

Depuis un temps immémorial, savans et lapidaires croyaient que les pierres précieuses de premier ordre, les pierres nobles, ne se rencontraient jamais que dans l’Extrême-Orient, dans l’Inde