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C’est en Extrême-Orient, plus particulièrement dans l’Inde, que le diamant semble avoir été rencontré pour la première fois : plus de 3 000 ans avant notre ère, certains gros diamans auraient appartenu aux rois d’Anga (les troupes anglaises les prirent, dit-on, pendant la conquête du Pendjab). Les Égyptiens connaissaient le diamant : ils en retiraient, croit-on, de l’Ethiopie, et en recevaient certainement de l’Inde. En Occident, le précieux minéral n’a été connu que très tard : Théophraste paraît l’avoir ignoré et, seul, Pline en parle d’une manière un peu précise ; encore le confond-il avec le saphir et le corindon (saphir blanc). Tout indique que les diamans connus à cette époque, et que ceux introduits depuis en Europe, provenaient de l’Inde ou de l’Insulinde. Jusqu’au commencement du XVIIIe siècle, l’Extrême-Orient, seul, a fourni les gemmes les plus estimées, le Régent, le Koh-l-Noor, le Grand Mogol, aujourd’hui disparu (en admettant qu’il n’y ait point confusion de nom entre lui et le précédent), le Shah, célèbre par sa forme étrange de prisme irrégulier, le Sancy, l’Orloff ou diamant d’Amsterdam, le Florentin ou Grand-Duc de Toscane, le Rajah-Malan (provenant de Bornéo), le Nizam, etc. Cependant, les gisemens de ces pays s’épuisant de jour en jour, il était permis de se demander où l’on pourrait désormais se procurer cette précieuse matière, lorsque, en 1727, les premiers diamans brésiliens firent leur apparition. Jusqu’en 1870, le Brésil, à son tour, joua le rôle de l’Inde, et fournit une quantité innombrable de diamans, dont les plus célèbres sont l’Etoile du Sud, le Dresden, qu’il ne faut pas confondre avec le diamant vert de Dresde, et l’Impératrice Eugénie, aujourd’hui disparu. Mais, bien que le Brésil soit loin d’être épuisé, puisqu’il exporte encore annuellement pour à peu près 25 000 000 de francs de diamans de toutes qualités (il en a exporté pour au moins 3 000 000 000 de francs de 1727 à 1870), l’Afrique australe, depuis quarante ans environ, est presque seule à satisfaire toutes les demandes.

Comment furent découverts les premiers diamans dans l’Inde ou dans l’Ethiopie ? peu nous importe à cette heure. Comment le furent ceux des environs de Diamantina (Minas-Geraes), on l’ignore, et peu nous importe encore. La question, quant à l’Afrique du Sud, présente, grâce à son actualité, un tout autre intérêt, et il est assez curieux de constater, tout concourt à l’établir, que, par deux fois, c’est à des enfans, ces éternels