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aspirations, elles peuvent être très favorables au développement des relations amicales entre les deux pays, car, seule, la culture française, on Roumanie, ne peut, en aucun cas, donner d’inquiétude au nationalisme le plus ombrageux, ni servir de véhicule à une influence politique indiscrète. « La France commettrait une lourde faute, disait M. A.-D. Xénopol dans l’une des leçons qu’il a professées en 1908 au Collège de France, si elle s’aliénait le cœur et l’esprit d’un peuple que l’œuvre des siècles a soudé à son œuvre. »

Sans nous préoccuper des alliances ou des ententes que la Roumanie croit nécessaires à sa sécurité, sans nous immiscer dans ses affaires intérieures, efforçons-nous donc de placer les sympathies réciproques des deux nations au-dessus des fluctuations de la politique, et de rester, pour cette colonie latine perdue dans l’Orient slave, la grande sœur aînée chargée de lui rappeler et de l’aider à soutenir l’éminente dignité de cette race latine que le grand poète roumain Basile Alexandri a chantée après Mistral.


RENE PINON.