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bureaux du ministère de la Guerre et sans l’avis desquelles il ne prend aucune décision importante. Chaque général désigne à l’armée son successeur, afin que l’Armée du Salut ait toujours un chef à sa tête. Le drapeau de l’Armée du Salut est rouge, jaune et bleu et porte cette devise : Sang et Feu. Le rouge est le symbole du sang du Christ versé pour le salut du monde, le jaune représente le feu du Saint-Esprit, et le bleu la pureté de l’âme.

L’appendice renferme des instructions au sujet de certaines cérémonies originales ; voici les plus curieuses.

La dédicace, dont j’ai déjà parlé, est une cérémonie par laquelle l’enfant de parens salutistes est consacré à Dieu. C’est une sorte de baptême, par lequel les parens s’engagent à élever leur enfant en vue de le préparer à la « guerre du salut. » L’enrôlement est l’acte par lequel une recrue, après un certain temps d’épreuve, est admise à signer un engagement de service dans l’armée ; alors le nouveau soldat prête, en public, le serment au drapeau.

Le covenant ou contrat d’alliance est un service religieux durant parfois toute la nuit, par lequel le ou la Salutiste renouvelle son engagement à aimer et à servir Dieu en sauvant les âmes et rappelle à Dieu la promesse de bénédiction attachée à cette alliance. Cette coutume, renouvelée des Hébreux (2 Chroniq. XV, 12 et XXIII, 16), a été mise en vigueur par les Ecossais, aux époques critiques de leur lutte pour la liberté religieuse contre les rois d’Angleterre.

Le mariage du Salutiste doit être autorisé par ses chefs et est accompagné d’une cérémonie solennelle. « Tout officier, est-il dit, doit penser que la grande affaire de la vie n’est pas de se marier ou de rester célibataire, mais de faire la volonté de Dieu et de faire avancer son règne sur terre. » Un soldat ne peut se marier avant vingt-deux ans ; un officier, pas avant douze mois comptés depuis sa promotion. On doit choisir une femme en parfaite conformité avec les principes de l’Armée. L’autorisation n’est jamais donnée, quand le mariage doit amener la sortie de l’Armée. La cérémonie est présidée par un officier salutiste : aux promesses ordinaires de la liturgie anglicane est ajouté l’engagement de la part des époux à servir la cause du salut des âmes avec un nouveau zèle.

Pour les funérailles d’un soldat, le Règlement prescrit la plus grande simplicité : pas de corbillard, un simple camion. « Tout