Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 2.djvu/558

Cette page n’a pas encore été corrigée

0S2 REVUE DES DEUX MONDES. L’Impératrice, à Venfant. — Je les envie. Je voudrais être, aujourd’hui, seulement votre servante. Prince-Fidèle, aux gardes. — Une escorte de cinq cents hommes, choisis et bien armés (Les gardes sortent. A Prince- Ailé.) Prince, vous accompagnerez l’Empereur, et, dès qu’il sera en sûreté, vous reviendrez prendre votre place dans nos rangs. Prince-Ailé. — Je m’efforcerai d’être digne de votre con- fiance; mes préparatifs seront brefs. (Il sort.) Prince-Fidèle, aux assistons. — A vos postes, maintenant, nobles défenseurs des Fils du Ciel. Nous sommes toujours prêts à la guerre, je le sais, mais fortifions-nous encore. Et élevons nos courages, préparons aussi nos âmes... Que des émissaires soient détachés à l’instant même pour déterminer exactement la position et l’importance de l’armée qui marche sur nous. ( L Impératrice fait un geste.) Vous avez votre congé. (Les assistans sortent successivement, après une génuflexion.) L’Impératrice, à r enfant. — Je vous contemple, pour graver dans ma mémoire vos traits adorés; j’en emplis mes yeux, comme si je n’en connaissais pas intimement la moindre inflexion, la moindre ligne; mais ils vont m’échapper... Je voudrais les sculpter dans le marbre, et le souvenir est inconsis- tant comme l’eau... SCÈNE XIII LES MÊMES, PRINCE-AILÉ revient précipitamment. Prince-Ailé, à Prince-Fidèle. — Un courrier vient d’arriver, qui apporte une singulière nouvelle. L’Lmpératrice. — Qu’y a-t-il encore? PiuNCE-AiLÉ. — Le vice-roi du Sud envoie dire à Votre Majesté que, s’il n’a pu arriver au palais pour la cérémonie à laquelle il était convié, c’est qu’il a été fait prisonnier au mo- ment où il allait entrer à Nang-King. L’Impératrice. — Mais le vice-roi était ici. Prince-Ailé. — Ce n’était pas le véritable. L’Impératrice. — Ce n’était pas le véritable!