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LA FILLE DU CIEL.

est contraire aux rites : les audiences doivent avoir lieu dans la salle du trône, et s’accomplir d’après toutes les règles de l’étiquette séculaire. L’Impératrice. — Nous sommes au-dessus des rites et des règles : j’ai dit ma volonté. La grande maîtresse. — Les ordres de Votre Majesté vont être transmis aux officiers du palais, qui aviseront les princes et les grands. L’Impératrice. — C’est bien. (La grande maîtresse se relève et sort.) SCÈNE V L’IMPÉRATRICE, sortie du parterre; elle s’arrête avant de monter par le sentier de marbre, et se retourne vers les fleurs. Gardez-le-moi, ô fleurs du matin, ce secret que je vous ai confié. Maintenant il s’est écbappé de mon âme!... Pour qu’il n’y rentre jamais, enfermez-le, ô fleurs, dans vos calices. (Elle monte de quelques pas.jYX vous, Ombres ancestrales, que j’im- plore une dernière fois, secourez votre fille impuissante à triompher de soi-même. Rendez invulnérable mon cœur, puisque vous m’avez appelée à la mission souveraine ; donnez- moi la force de repousser tout ce qui n’est pas ma noble tâche. Oh ! faites que je ne songe plus qu’à « la coupe trop pleine qu’il faut porter sans qu’elle déborde ! » (Elle continue de remonter.) SCÈNE VI PORTE-FLÈCHE, DES SERVITEURS.

(Ils entrent précipitamment par le parterre qui est au pied des esca- liers. Porte-Flèche, levant la tête, reconnaît l’Impératrice qui s’éloigne par le sentier impérial ; il fait un signe d’alarme à ceux qui le suivaient, et tous se jettent terrifiés la face contre terre. Dès qu’Elle a disparu, Porte- Flèche fait signe aux serviteurs de se relever.) Porte-Flèche, aux serviteu7s. — Mettez le trône ici, et placez ce siège tout auprès, pour le cas où l’Impératrice accorderait à quelque privilégié la faveur de s’asseoir. (A d’autres.) Disposez