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L’ESPRIT DE LA NOUVELLE SORBONNE.

enseignement supérieur et d’enseignement supérieur en enseignement secondaire.

Il faudrait mettre de l’ordre en tout cela et pratiquer cette chose dont la théorie est si en honneur à la Sorbonne, la division du travail.

Vous avez absorbé l’Ecole normale. Soit ; et j’en étais d’avis. J’en suis encore, à la condition qu’en vous elle reste ce qu’elle était ; car elle était bonne, du moins pour ce qu’elle faisait et voulait faire. Ayez, en la Sorbonne, une Ecole normale qui soit très distincte de tout le reste et qui fasse son office, rien que son office et tout son office, qui fasse de l’enseignement secondaire, qui fasse de la culture générale, qui aide les jeunes gens intelligens à devenir plus intelligens et un point, c’est tout.

Trois étages, puisqu’il y a trois enseignemens à la Sorbonne ; trois étages distincts, nettement circonscrits, avec facilité, bien entendu, pour passer de l’un à l’autre, mais non pas pour circuler de l’un à l’autre ou pour les habiter tous trois à la fois. Trois étages. Au rez-de-chaussée, enseignement primaire, si l’on tient aux Polynésiens, que je ne poursuis du reste d’aucune haine. L’enseignement y serait donné par des instituteurs d’un mérite reconnu, comme il y en a beaucoup, ou par des professeurs de l’enseignement secondaire qui auraient le goût de l’enseignement primaire, — il y en a, j’en suis, — ou par n’importe qui ayant montré qu’il sait le français, qu’il sait la grammaire, qu’il l’aime et qu’il a du goût. Ces professeurs auraient un très beau titre ; ils s’appelleraient professeurs d’enseignement primaire à la Faculté des Lettres de Paris. Il est bien entendu qu’ils pourraient être docteurs ès lettres, mais qu’il n’y aurait aucun besoin qu’ils le fussent et qu’on ne s’inquiéterait aucunement, en les nommant, s’ils le seraient.

A l’entresol, l’Ecole normale, enseignement secondaire et rien autre chose qu’enseignement secondaire. Un homme, — moi par exemple, — qui est absolument incapable de faire de l’enseignement supérieur, qui peut-être ne sait même pas trop ce que c’est, qui n’a nulle idée ni de la morphologie, ni de la sémantique, ni de la stylistique, ni des procédés bibliographiques, pour qui la critique des textes a des mystères, qui, j’irai jusque-là, n’est pas capable de méthode ou a une méthode personnelle, instinctive et par conséquent très confuse,