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LA FILLE DU CIEL.

falloir se tenir bien tranquille; alors je mé remue l>eauc©up, pour avoir de la patience après... Tu comprends? L’Empereur, lui tendant le volant. — Voulez-vous continuer le jeu? L’Enfant. — Non, garde-le. Tu le donneras, de ma part, à ton fils. L’Empereur. — Je n’ai pas de fils. L’Enfant. — Oh! que c’est triste! Eh bien! garde-le tout de même, en souvenir d’un enfant qui, lui, n’a plus de père... L’Empereur. — Merci! (Détachant un bijou de sa ceinture., Prenez, en échange, ce bijou, en mémoire d’un homme dont le plus grand désir serait de vous avoir pour fils... L’Enfant. — Oh! merci!... l’"^ Femme. — Venez, Sire, il est temps. L’Enfant. — C’est un petit dragon, un dragon impérial, je le connais va!... Mais comment l’avais-tu sur toi? Tu n’as pas le droit de le porter?... Sois tranquille, je ne dirai rien. Au revoir!... L’Empereur. — Au revoir!... (L’enfant s’en va en courant, suivi des femmes. L’Empereur remonte un poil, pour le voir plus longtemps.) SCÈNE IX L’EMPEREUR. PUITS-DES-BOIS. PuiTS-DEs-Bois. — Vous voilà encore tout vibrant... L’Empereur, — C’est un trouble plein de douceur... Ne dirait-on pas que le ciel m’approuve et veut me seconder? Cet enfant, qui vient à moi, prend ma défense, s’inquiète de ma pâleur, qui me donne son jouet!... Ah! qu’il m’est précieux, ce léger cadeau!... PuiTs-DEs-Bois. — Oui, je l’ai subie comme vous, l’émotion imprévue de cette rencontre... Mais laissez le calme descendre dans votre âme. Vous avez besoin de tout votre sang- froid, pour ne pas vous trahir, pendant cette cérémonie de l’investiture, où, cette fois, vous ne jouez pas le premier rôle. Songez aux trois agenouillemens, aux neuf prosternations ; vous n’êtes guère accoutumé à vous y soumettre. L’Empereur. — Mais j’en connais les nuances mieux ( o per-