Porte-Flèche. — Alors, c’est cela, votre travail ! En vains bavardages vous dissipez les précieuses minutes qui nous restent.
Le Courbé. — Le travail s’achève, seigneur.
Porte-Flèche. — Il s’achève ? Et moi je vois le sol encore tout jonché de pétales et de fleurs mortes... Ici, surtout, à l’entour du pavillon des filles d’honneur (à part), là où s’épanouit la fleur vivante que j’aime.
Le Courbé. — À peine a-t-on fait la place nette que le vent malicieux secoue les branches, et c’est à recommencer.
Porte-Flèche. — Enlevez au moins là, sur la mousse..., on
dirait des taches, toutes ces fleurs fanées...
Elles paraissent, furtivement, sous la véranda du pavillon. Lotus-d’Or s’avance lentement et s’accoude à la balustrade. Porte-Flèche la contemple avec émotion.
Cinnamome, à demi-voix. — J’ai cru reconnaître la voix du seigneur Porte-Flèche...
Tranquille-Élégance. — Lotus-d’Or l’a reconnue avant toi.
La Perle. — Toujours ce jeune homme rôde par ici.
Tranquille-Élégance, — On sait pourquoi.
Cinnamome. — Voyez, il salue notre compagne comme on salue une reine.
Tranquille-Élégance. — N’est-elle pas la reine de son cœur ?
Porte-Flèche. — La brise du printemps m’effleure et me grise du parfum des lotus.
Tranquille-Élégance. — L’allusion est transparente...
Cinnamome. — On sait que « brise du printemps » signifie amour...
La Perle. — Et elle s’appelle : Lotus-d’Or !…
Lotus-d’Or, à Porte-Flèche. — Seigneur ! j’ai entendu que