Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 2.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
REVUE DES DEUX MONDES.

développement du groupe, font une causerie sur un sujet où leur compétence est reconnue. On provoque des réunions pour y étudier des questions simples, à la portée des femmes de la campagne et aussi des mères de famille. Celles-ci apprennent la manière de nourrir leurs poules en hiver, d’organiser l’étable et, quelques minutes plus tard, un prêtre leur donne des conseils précis pour l’éducation de leurs enfans ou le maintien de la paix dans leur ménage. L’annonce de ce dernier sujet peut provoquer des sourires ; il est néanmoins d’une grande importance pour le bonheur des familles, ailleurs encore qu’aux cercles de ménagères rurales. Les réunions ont lieu au plus trois ou quatre fois l’an, car on juge inutile d’arracher trop souvent la femme à son foyer, même pour des raisons qui paraissent justes et bonnes.

En Allemagne, il existe dans presque toutes les provinces des écoles pour l’enseignement des travaux du ménage et de l’agriculture : fermes-écoles ou écoles ménagères qui comportent une exploitation considérable où l’on apprend tout ce qui touche au rôle de la femme d’un agriculteur.

L’Angleterre a des écoles de femmes pour l’industrie laitière et pour l’horticulture. Le « Swanlay horticultural Collège » et le collège d’agriculture de lady Warwick Studley sont particulièrement réputés.

En Russie, la Ligue en faveur de renseignement agricole féminin a fondé un Institut supérieur d’agriculture. En Suisse, une Fédération composée de 8 000 membres a créé un certain nombre d’établissemens modèles.

Nous n’avons malheureusement, en France, encore rien tenté sérieusement dans cet ordre d’idées, et cependant les avantages qui en découleraient n’ont pas même besoin d’être longuement exposés, tant ils sont évidens. Il serait à souhaiter que les ligues ou les sociétés d’ordre divers qui inscrivent à leur programme le relèvement de l’agriculture, prenant l’initiative d’institutions analogues à celle de Belgique, se missent résolument à l’œuvre pour les établir, les soutenir, les propager.

Seuls ont été établis, jusqu’ici, des syndicats ou associations de producteurs pour la vente en commun des laitages, du beurre, des fruits, etc. L’éloge des services qu’ils rendent n’est plus à faire : non seulement, par leur association les cultivateurs arrivent à diminuer les frais communs, à économiser les matières premières et le temps, mais encore, on peut affirmer que c’est