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saison des pluies, de décembre à mai, on donne le nom d’hiver.

La saison des pluies n’est pas comparable à celle de l’Inde par exemple. Il pleut en effet chaque jour, mais la pluie ne dure guère. Brusquement, un orage se forme. Pendant une ou deux heures des trombes d’eau s’abattent. Puis le soleil reparaît. La terre est déjà sèche.

Ce qui permettra à l’Amazonie son développement rapide, et caractérise son régime, c’est son système fluvial. Pendant des milliers de kilomètres l’Amazone et ses grands affluens sont navigables. Dans le seul État des Amazones il y a plus de 10 000 milles (18 000 kilomètres) navigables.

Les fleuves qui divisent le pays en un certain nombre de quadrilatères ou de triangles, se réunissent surtout près de Manaos (Rio Negro, Rio Solimoës, Rio Purus et même Rio Madeira) ou près de Para (Rio Xingu, Rio Tocantin). Aussi de ces deux villes partent des services réguliers remontant chaque fleuve. C’est par ces fleuves que la Bolivie, l’Equateur, le Pérou, le territoire national de l’Acre et la partie septentrionale du Malto Grosso sont en communication avec l’Atlantique, communications qui seront plus rapides quand le chemin de fer de la Madeira Marmoré aura doublé toute la partie non navigable à l’heure actuelle de la Madeira.

La vallée de l’Amazone est unie au Brésil du sud par un service hebdomadaire et à peu près régulier (Rio de Janeiro-Manaos). Avec l’Europe et les Etats-Unis les départs de cargo-boats sont fréquens, mais en plus un double service régulier de steamers, l’un anglais, l’autre allemand, dessert Para et Manaos. On comprend qu’avec un tel réseau de fleuves navigables, le besoin de chemins de fer ne se fasse pas sentir. Dans l’Etat des Amazones, il n’y a que celui de la Madeira Marmoré ; dans l’Etat de Para, il y a le chemin de fer de pénétration, de Para à Bragance. On construit enfin en ce moment le chemin de fer qui double le Tocantin.

En revanche, il y a dans la région un très bon port, celui de Manaos et dans quelques années le port de Para sera tout à fait excellent[1].

  1. Aucun pays du monde ne développe plus ses ports que le Brésil. En ce moment, il améliore ceux de Bahia et de Pernambouc. Les travaux que l’on fait à Rio permettront aux plus grands navires d’aborder à quai. Dans l’extrême Sud on construit le port de Porto Alegre, dans l’extrême Nord celui de Para !