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POESIES.





PAYSAGE


Le jour étend son étoffe
Et l’on voit, sous les ormeaux,
Allongé, le philosophe,
Comme un pâtre sans troupeaux.

Il croit méditer, il laisse
La brise le parfumer,
Et jouit de la mollesse
Sans oser se la nommer.

D’autres vont, loin du bois sombre,
Dans les prés pleins de couleurs,
Car le sage cherche l’ombre,
Le voluptueux, les fleurs.

Les vents sont doux, lents, propices ;
L’herbe rayonne ; l’azur
Ouvre ses grands précipices
Sur le pays calme et sûr.

Le mulet, le long des treilles
Marchant d’un pas en ciseau,
Quand palpitent ses oreilles,
A l’air coiffé d’un oiseau.