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LES DEUX RACINE DE M. FAGUET




REPONSE DE M. MASSON-FORESTIER[1]




« Quiconque croira jamais avoir quelque chose d’un peu nouveau ou d’un peu particulier sur Racine n’aura pas le droit de le garder pour lui : il le devra à tous. » (SAINTE-BEUVE, Nouveaux Lundis.) Descendant de Racine, détenteur de certains documens, j’ai cru bon de publier mon livre, au moment où les Universités allemandes prétendent revendiquer ce prodigieux génie.

Je crois que le public acquerra la conviction : que Racine ne doit rien à Port-Royal, qu’il est très simple, — et plus beau que ne le disaient certains ; qu’il est bien Français.

D’ailleurs ne fallait-il pas commenter la découverte de ce beau portrait qui nous restitue, — enfin, — le visage saisissant de l’auteur de Phèdre ?

Ce « Racine ignoré, » s’il n’apporte rien de sérieux, que la critique fasse le silence sur lui ! S’il dit mal les choses, reprochez-lui son style ! S’il recèle des erreurs, rectifiez-les. Mais, semble-t-il, une seule question devrait dominer le débat : faut-il se féliciter de le voir apporter de nouveaux documens et de nouvelles idées ? À cette question, M. Lanson, malgré nombre de réserves sur l’ouvrage, a répondu : « D’abord, j’aime les livres

  1. M. Masson-Forestier ayant invoqué la loi qui lui donne le droit de réponse à l’article de M. Faguet sur son livre : Racine ignoré, nous nous voyons obligés de reproduire sa réponse telle qu’il nous l’a envoyée. Nous l’avons communiquée à M. Faguet qui l’a fait suivre de quelques lignes.