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tous, qui la domine de toute sa puissance et de toute sa gloire, c’est Napoléon lui-même, dont M. Jules Mazé retrace les principaux faits, les triomphes et les revers, depuis l’enfance en Corse jusqu’au martyre de Sainte-Hélène. C’est encore Lui, toujours Lui, dont la grande et impassible figure apparaît à chaque page de l’album de MM. Montorgueil et Job, sur Bonaparte, — en attendant Napoléon, — et qui manquait à la belle collection historique de la Librairie Boivin.

C’est bien l’homme de la Destinée, elle lui a dit ses secrets :


Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,


Et l’on ne pouvait mieux marquer les phases successives de ces commencemens du plus grand des capitaines, que ne l’ont fait l’écrivain et le peintre, en une union étroite, dans ce récit animé d’un bout à l’autre d’un souffle de patriotisme, où passent un frisson d’enthousiasme au bruit de la mitraille, le rayon de la gloire, les sourires de la fortune, l’étincelle d’une épée qui flamboie, dans les illustrations en couleurs ou monochromes de Job, d’une fantaisie charmante, d’un caractère simple, noble et grave, et toujours si bien approprié au texte.

Dans cette course triomphale de quelques mois où, comme l’a dit Albert Vandal, « il avait fallu Marengo pour compléter Brumaire, » ce sont surtout les actes d’héroïsme qui servent de motifs à ces planches destinées à frapper les jeunes imaginations, dont l’enthousiasme suivra Bonaparte, comme elles ont déjà suivi naguère François Ier, Henri IV, Louis XI, le Roy Soleil, Richelieu, et La Tour d’Auvergne, dans tours irrésistibles élans.


Egregios cumulare libros, præclara supellex,
Ast unum utilius volvere sæpe librurn.


J. BERTRAND.