Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 60.djvu/943

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

4 000 fr. ; — les Scènes de la Vie de saint Bertin, attribuées à Simon Marmion, du Kaiser-Friedrich-Museum, de Berlin, — le Triptyque de la Résurrection de Lazare, du Musée des Offices à Florence, — la Pieta de l’École d’Avignon au Musée du Louvre, — le Couronnement de la Vierge, à la cathédrale de Carpentras, — l’Annonciation et le « Maître de Moulins, — l’Annonciation et le Saint Michel, du Musée d’Avignon. »

À cette période où l’architecture, la sculpture, l’art décoratif et nos Primitifs, dont les œuvres sont sans doute encore d’une raideur hiératique, d’une gaucherie naïve, mais d’une expression puissante, produisaient des chefs-d’œuvre, — qui sont les plus purs joyaux de l’art gothique dont la France fut le berceau et dont le règne de saint Louis vit le plus glorieux épanouissement, — succède l’époque de renouvellement de l’esprit humain que le XVe siècle vit se produire, celle où parurent de grands génies, comme Donatello[1], et Brunelleschi à Florence, Bellini à Venise, Mantegna[2], qui subit l’influence de Donatello, puis des Bellini, dont les dernières années préparent les splendeurs du Cinquecento, Hubert et Jean van Eyck en Flandre.

C’est à ce moment que M. Jean de Foville fait commencer l’Histoire de la peinture classique[3]. Toutefois, avant de retracer, en un volume et dans un clair et savant exposé, les phases de la peinture de 1430 à 1789, il a rappelé brièvement « l’œuvre des grands fresquistes italiens, qui, de Cimabuë à Masaccio, réveillèrent et illustrèrent l’art à Florence, à Pise, à Sienne, durant le siècle de Giotto et à l’aube du XVe, les héritiers affinés, sensitifs, idéalistes de Giotto et de Simone Martini, Fia Angelico surtout, le plus grand d’entre eux qui appartient encore tout entier au moyen âge. Autour de ce maître il faudrait grouper les Florentins comme les Bicci, les Siennois comme Sano di Pietro, et surtout Sassetta, — les Ombriens comme Ottaviano Nelli et Allegretto Nuzi, peintres de retables naïfs et touchans, Gentile de Fabriano, bref, tous ceux qui, dans la première moitié du XVe siècle, restent fidèles à la tradition du XIVe.

L’ouvrage de M. de Foville, l’un de nos critiques d’art les plus fins, qui vient de publier également dans la Collection des Grands Artistes, les Della Robbia[4], contient des illustrations en couleurs et des reproductions de 120 chefs-d’œuvre, dont chacun est décrit et analysé dans une notice à la fois simple et claire, élégante et sobre.

La production de ces grands maîtres, on pourra l’admirer plus en détail dans les ouvrages publiés, avec des planches en couleurs, par la

  1. Plon.
  2. Hachette.
  3. H. Laurens.
  4. H. Laurens.