fois les plus belles découvertes de M. Fabre. Sa renommée a commencé avec ses observations sur les paralyseurs. Le paralyseur ne devant plus se soucier de sa progéniture après la ponte, doit approvisionner ses larves de proies vivantes, capables de se conserver longtemps dans un état absolu de fraîcheur ; mais inoffensives. L’insecte y parvient en paralysant les ganglions nerveux locomoteurs de la victime, ce qui abolit ses mouvemens sans détruire ses fonctions organiques. M. Fabre a vu l’opération dans la nature, et il l’a observée sous ses cloches d’éducation. Voici, par exemple, comment l’ammophile paralyse le ver gris, sa victime. Au premier acte la chenille est happée par la nuque ; elle réagit et se débat ; mais trois coups d’aiguillon sont donnés dans le thorax, du troisième au premier anneau. Ceci fait, pendant un instant, l’ammophile, qui a accompli l’essentiel, abandonne sa proie et se livre à des mouvemens d’allégresse. Puis vient le deuxième acte : les autres segmens sont piqués, à la face ventrale, posément, méthodiquement, comme par un chirurgien qui connaît à fond l’anatomie de son opéré. Le bistouri est donc plongé dans tous les segmens de la victime. Pourtant il reste encore une sensibilité assez grande, qui ira du reste en diminuant, mais qui peut nuire au transport au terrier. Alors, au troisième acte, l’ammophile mâchonne les ganglions cervicaux. Leur piqûre tuerait infailliblement ; la compression, au contraire, produit seulement un état de torpeur qui facilite le transport et disparaît ensuite. « La méthode opératoire de l’ammophile est dans le domaine de l’instinct la plus haute manifestation que je connaisse, » dit l’auteur. Il faut insister sur ce que la méthode de l’opérateur est toujours strictement déterminée par l’anatomie du sujet. La scolie par exemple ne pique qu’en un seul point la larve de cétoine qu’elle opère, parce que, dans ce cas, les ganglions thoraciques et abdominaux sont tous réunis en ce point. Elle ne pique du reste qu’après de longues recherches, lorsque se présente exactement sous son arme l’unique point cherché. D’autre part, pour paralyser l’épeire fasciée, une arénéide, le Pompile, par sauvegarde, plonge d’abord son dard dans la bouche de la victime, afin de paralyser les crochets venimeux ; puis, il recule de la quantité strictement nécessaire pour paralyser, par un coup donné en arrière de la quatrième paire de pattes, les huit pattes à la fois.
Nous en passons ; mais cela suffit. Les hyménoptères chas-