Vers la fin de cet accès, le duc de Bourbon avait fait venir de Lyon « un physicien très excellent, lequel médichina le Roy et lui fit purgacion par la tête (incisions du cuir chevelu). Par quoi il assouaga. Dont tout son peuple eut merveilleusement grande joie. » (Chronique des quatre premiers Valois.)
Après la guérison, le Roi ne cessait de trembler au souvenir des accès passés. Il multipliait les pèlerinages, les oraisons, les neuvaines, les dons aux chapitres, etc.
« Il n’en rechuta pas moins merveilleusement » en août 1395. Cet accès a été décrit avec soin par le Religieux de Saint-Denis : « Ce qui causait un juste étonnement, c’est que, dans l’égarement qui couvrait son esprit d’épaisses ténèbres, il n’oubliait aucun de ses familiers, présens ou absens, tandis qu’il ne reconnaissait pas la Reine ou ses enfans, même lorsqu’ils se présentaient à sa vue. S’il apercevait ses armes et celles de la Reine, gravées ou peintes sur les vitraux ou sur les murs, il les effaçait en dansant d’une façon burlesque ou obscène ; il prétendait qu’il s’appelait Georges et que ses armoiries étaient un lion traversé d’une épée. On craignit que dans ses accès de folie, où il n’avait aucun souci de sa dignité, il ne lui arrivât quelque accident, et l’on fit murer toutes les entrées de l’Hôtel Royal de Saint-Pol. Il courait souvent çà et là dans son palais, jusqu’à complet épuisement de ses forces. »
Le Roi prétendait aussi qu’il était de verre, se bardait d’attelles de fer, craignait de se briser en tombant, etc : Existimabat nonnunquam se vitreum esse, nec tangi patiebatur, virgas ferreas vestimentis inserebat, mullisque modis sese armabat ne cadens frangeretur. ( Pii II Commentarii.)
Dans un accès de colère, il chassa le plus célèbre de ses médecins, Renaud Fréron.
A la même date, selon Juvénal des Ursins, « il y eut une grande consultation des physiciens de l’Université de Paris et autres, dont il estoit mémoire. Et fut mise la matière en termes, et spécialement si la maladie qu’il avoit venoit par des causes intrinsèques ou par des accidens extrinsèques. Et y eut divers argumens et imaginations. Et finalement, on ne sçeut que conclure, et demeura la matière indiscusse et sans aucune détermination ; dont les seigneurs ne furent pas bien contens. »
La Reine, souvent maltraitée par son époux, refusa de partager plus longtemps la couche royale. On mit dans le lit de