Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 59.djvu/764

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’ÉVOLUTION DES DÉPENSES PRIVÉES
DEPUIS SEPT SIÈCLES[1]

LE LOGEMENT
II.
LES MAISONS DE PARIS


I

Trop pauvres pour se payer des donjons individuels, les habitans des villes s’étaient ceinturés par cotisation d’un rempart commun, à l’entretien et à la défense duquel ils s’obligeaient à concourir de leur poche et de leur personne. À ce titre, on peut considérer à la fois comme un impôt, ou comme une portion du loyer urbain le service de la milice locale. La ville du moyen âge n’est pas, comme les nôtres, accessible au premier venu. Les « frères et sœurs de loi, » les « enfans de famille, » ainsi que s’appellent les citadins dans les coutumes, formaient un phalanstère fermé.

Pour y avoir droit de résidence, il ne suffisait pas de payer la taxe d’« habitage, » réduite de moitié en faveur de ceux qui ont pris femme dans la commune ; et ce n’était point assez de résider, fût-ce depuis cent ans, pour posséder l’aptitude légale aux honneurs et fonctions consulaires. Les habitans eux-mêmes, pour louer leurs maisons à des étrangers, doivent parfois obtenir l’autorisation de la communauté. Ces étrangers sont-ils « gens

  1. Voyez la Revue du 1er octobre.