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« sans doute, » « probablement, » « on peut croire, sans s’aventurer beaucoup, » etc. De même il trouve mentionnées, dans la Vie de Néron par Suétone, certaines lois somptuaires ; on n’en sait ni la teneur, ni la date : M. Waltz se défend péniblement contre la tentation d’en reconstituer les dispositions probables, et de les placer au début du règne, c’est-à-dire de les attribuer à l’influence de Sénèque. Il est vrai que, très loyalement, il donne ses hypothèses comme de pures hypothèses ; seul, un lecteur inattentif peut confondre le certain et le conjectural. Si l’on prend la précaution de marquer, de temps en temps, quelques points interrogatifs en marge de son livre, la plupart de ses assertions sont acceptables, et nous donnent de Sénèque une idée juste et précise.

Nous n’entreprendrons point ici de suivre d’un bout à l’autre cette biographie si longue et si pleine ; nous n’en retiendrons que l’acte central et essentiel, celui sur lequel M. Waltz a lui-même le plus abondamment insisté, nous voulons dire le ministère de Sénèque. Il y a là, entre le déclin de Claude et la conjuration de Pison, quelques années qu’il est impossible d’étudier à la légère. Sans parler des événemens tragiques qu’elles ont vus se dérouler, et qui forment, aujourd’hui encore, un des drames les plus saisissans, elles sont d’une importance capitale pour l’histoire de l’empire romain, car elles constituent un épisode marquant dans l’évolution constitutionnelle du principat ; — capitale pour la compréhension du caractère de Sénèque, s’il est vrai que le pouvoir suprême, mieux encore que l’adversité, révèle un individu à lui-même et aux autres ; — capitale enfin aux yeux de tous ceux qu’intéressent les questions philosophiques, puisque alors pour la première fois, dans la personne d’un de ses plus glorieux représentans, la philosophie a été appelée à gouverner un grand État et à faire publiquement ses preuves de compétence politique et sociale. — Essuyons donc, en nous aidant du livre de M. Waltz et sans nous y asservir, de retracer l’exacte physionomie de cette courte période, si curieuse à tant de titres.


I

Sénèque revint de Corse, où il était exilé depuis huit ans, au commencement de l’année 49. L’année suivante, il fut nommé précepteur de Néron, qui déjà était virtuellement désigné comme