Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 59.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
PEINTURE FLAMANDE AU XVIIe SIÈCLE
A L’EXPOSITION DE BRUXELLES

Un musée sans analogue de la production artistique des Flandres au temps des archiducs Albert et Isabelle : tel est ce Salon de l’Art belge au XVIIe siècle, organisé à Bruxelles dans les nouveaux locaux du Palais du Cinquantenaire[1]. Le succès est dû au dévouement passionné du baron Descamps, ministre des Sciences et des Arts, à la ténacité sans exemple du baron Kervyn de Lettenhove, président du comité (c’est lui qui organisa les expositions des Primitifs flamands et de la Toison d’Or), à l’enthousiaste concours des érudits belges et enfin à la bonne volonté des propriétaires, d’autant plus courageuse et louable que l’opinion, on le sait, se montre de plus en plus hostile aux prêts et aux voyages des trésors artistiques.

Une grande partie de l’exposition évoque le décor contemporain par une succession d’intérieurs soigneusement reconstitués et un amoncellement d’objets précieux : orfèvreries, étoffes, sculptures, souvenirs corporatifs et militaires, documens de tout genre. Ici s’est exercée la méthode d’un sociologue éminent : M. Cyrille van Overbergli. Mais on sait que le XVIIe siècle flamand ne doit point sa grandeur à ses industries artistiques ;

  1. Le palais est situé à quatre kilomètres du « Solbosch, » où s’élève l’Exposition universelle qui vient d’être en partie détruite par un incendie. Léopold II, désireux de voir activer les travaux de l’arcade du Cinquantenaire, exigea que les expositions d’art de 1910 eussent lieu dans les nouvelles salles du Palais voisin. Sa résolution fut très critiquée. Comme nous devons aujourd’hui nous en louer !