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Néanmoins, une première troupe de 300 hommes formée à Ou-tchang servit de noyau à la garde du vice-roi. Elle compte actuellement 8000 hommes. Les deux autres divisions du Houpé, Itchang et Iang-Yang, reçurent un ou deux bataillons de troupes instruites. Tchang-tche-tung fut remplacé par le vice-roi Liéou-koen-i, hostile à l’instruction directe des troupes par des Allemands. Toutefois il voulut les utiliser pour dresser ses officiers. Il installa près de Nankin l’école militaire de Lou-che-Kiao-tang, où trois officiers allemands arrivèrent en février 1897. Cette école donna de très bons résultats et servit de type à plusieurs autres, comme celle de Nankin, créée peu de temps après. En 1898, un officier supérieur japonais organisait une autre école à Ou-tchang. Les Chinois ne lui furent pas favorables. Bientôt, des officiers allèrent au Japon. Au 1er avril 1908, 214 suivaient des cours, 44 étaient à l’Ecole préparatoire à l’Ecole de guerre et 25 à l’Ecole de guerre. Aujourd’hui, les Chinois veulent se passer d’instructeurs étrangers ; toutefois, à la date du 1er janvier, il reste encore quelques Allemands, et un certain nombre de Japonais. A côté de l’armée active, l’armée de police, Siun-djin-kiun, est chargée de maintenir l’ordre sur le territoire pendant l’absence de l’armée de campagne. Elle doit être suffisamment instruite pour pouvoir combattre aux côtés de l’armée active dont elle a l’armement et l’équipement. Elle relève du ministère de l’Intérieur et, dans chaque province, ses différentes fractions sont placées sous les ordres du tao-taï de la police, qui reçoit les instructions du gouverneur. Officiers et agens de police sont formés dans des écoles spéciales, nommées Ecoles de police moderne. Depuis 1909, il existe, dans chaque chef-lieu de province, une école supérieure, dans les préfectures, une école moyenne et dans un tiers des sous-préfectures également. Au total, 300 écoles, avec 30 000 élèves. L’effectif général est de 80 000 officiers et agens. Cette police assure aussi la garde des chemins de fer. Des forces auxiliaires de police, nommées Siun-fang-toué, ont été formées pour maintenir l’ordre dans l’intérieur et assurer la sécurité des voies de communication. Depuis le 1er janvier 1910, elles comprennent 155 000 hommes de la nouvelle organisation, et il reste encore 37 000 hommes de l’ancienne. La gendarmerie, sorte de prévôté destinée au service de police des armées, fonctionne dans cinq divisions. Une école de gendarmerie est à