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est, n’a aucun besoin de se rajeunir. Nous en aurions fait l’expérience, très aimable, celle-là, si nous avions pu nous retrouver ensemble à Cavillac. Mais puisque les deux inséparables y séjournent encore, il faut renvoyer notre réunion à Périgueux. Je m’y arrêterai certainement en allant à Paris et ce sera au plus tard en janvier, peut-être avant. Il me tarde de vous voir pratiquer l’art d’être grand’mère.

A bientôt donc, ma chère amie.

Mes meilleures amitiés à tous les vôtres et à vous les plus affectueuses poignées de main.


Montauban, 1904.

Ma chère amie,

Les malades vont mieux, même moi qui me suis en somme bien trouvé de l’effort que j’ai fait en votre honneur pour me mettre en train. Ce n’est pas encore le train rapide. Mais je me contenterais bien de l’omnibus si ça veut durer. Malheureusement ce n’est pas la volonté seule qui a fait le miracle. Pauvre volonté que la mienne ! C’est encore et surtout le bonheur de vous avoir auprès de moi. Et je n’ai plus ce bonheur, mais je garde précieusement le souvenir de l’avoir eu et l’espérance de le ravoir ; le souvenir et l’espoir, c’est beaucoup, n’est-ce pas, c’est presque tout.

J’attends le mois de mai en travaillant ; encore cent quarante pages à recopier, c’est-à-dire à refaire. Je n’ai pas de temps à perdre si je veux avoir fini au 15 mai. La pensée d’aller à Paris avec vous me donnera du courage. A bientôt donc, ma chère amie.

Quelle joie d’explorer les paysages parisiens avec vous ! Causer en promenadant, vous savez que c’est ce que j’aime le mieux au monde. Avec vous, c’est le parfait idéal.

Dites bien, je vous prie, mes meilleurs souvenirs à tous les vôtres et en particulier à votre tout aimable et bienveillante mère dont je n’oublie pas les bontés pour moi.

Affectueusement vôtre.


Montauban, 24 novembre 1904.

Ma chère amie,

Quelle admirable saison vous avez rencontrée pour les débuts de votre vie versaillaise ! Vous étiez bien troublée et bien agitée