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devrait se révolter, mais contre le Peuple, dieu-nouveau. Aux vieilles tyrannies sacerdotales, féodales et monarchiques, en a succédé une autre, plus subtile, inextricable, impérieuse et qui, dans quelque temps, ne laissera pas un seul coin de la terre qui soit libre.

Vous ne pressez plus sur mon corps, vous ne me forcez même plus à croire, soit ! Mais où est le progrès du libre arbitre et, partant, celui de la moralité, si, par le seul fait de l’organisation sociale, je suis fatalement contraint à penser comme vous ?


Dans cinquante ans d’ici (1859), il ne sera pas possible de vivre, même de son revenu, sans s’occuper d’argent comme un banquier. Il me semble que, pour l’esprit, cela équivaut à peu près à l’esclavage.


Les affaires ! Importance des affaires !

Tout y cède ! Ça ne souffre aucune objection.

Le plus grand éloge qu’on puisse dire maintenant d’un homme politique, c’est : « Quel homme d’affaires ! »


Pendant son dernier voyage en Zélande, le roi des Pays-Bas a été reçu dans un village de la Côte, sous un arc de triomphe construit en coquilles d’huîtres.


« Banni des Etats de Gênes, où il m’était interdit de porter le nom de Pietro… » (Première phrase d’un monologue dans un mélodrame.)


Mon illusion se dissipe,
Car je vois que vous me trompiez :
Vous devriez être tulipe,
Ayant des oignons à vos pieds.


Improvisé par Victor Hugo, chez Mme Zimmermann, à propos de Mme Doche qui, renversée au fond de sa causeuse, prêtait une attention soutenue à son pied chaussé de satin blanc.


A copier (pour la suite de Bouvard et Pécuchet) :


De nos chaumes Gruyère avoûrait les fromages.
Toutefois mon pinceau cherche d’autres images.
L’humanité souffrante a des droits sur mon cœur !