Qui vous a créé ?
Celui dont le pouvoir a tout fait en tout lieu,
Créé les élémens, les astres, la lumière ;
Fait circuler la vie et mouvoir la matière ;
J’y crois en l’admirant, et je l’appelle DIEU.
Qu’est-ce que Dieu ?
Je ne sais ce qu’il est ; mais je vois son ouvrage ;
Tout à mes yeux surpris annonce sa grandeur ;
Mon esprit trop borné n’en peut tracer l’image ;
Il échappe à mes sens, mais il parle à mon cœur.
Qu’est-ce que l’âme ?
Je n’en sais rien ; je sais que je sens, que je pense,
Que je veux, que j’agis, que je me ressouviens ;
Qu’il est un être en moi qui hors de moi s’élance ;
Mais j’ignore où je vais, et ne sais d’où je viens.
L’âme est-elle immortelle ?
Tout change sans périr ; l’âme est donc immortelle.
L’âme survit entière au corps décomposé ;
Dieu m’en donna l’espoir ; Dieu m’eût-il abusé ?
Pour sitôt la détruire, eût-il tant fait pour elle ?
Quel est le sort qui nous attend après la mort ?
Des prix pour la vertu, des peines pour le crime !
C’est le frein du méchant, l’espoir du malheureux,
La consolation du juste qu’on opprime.
Espérons dans le doute, et soyons vertueux.
Qui êtes-vous ?
Un être raisonnable et sensible à la fois ;
Né pour aimer mon frère et servir ma patrie,
Vivre de mon travail ou de mon industrie,
Abhorrer l’esclavage et me soumettre aux lois.
Quels sont les devoirs du bon citoyen ?
On doit à son pays ses facultés entières,
Secours aux malheureux, obéissance aux lois ;
A ses frères des soins, au monde ses lumières ;
Qui trahit ses devoirs perd à l’instant ses droits.