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Cette encyclique ne parlait pas des écoles, car il fallait aller au plus pressé, et les signataires de ce manifeste, — ils étaient au nombre de cinq, — cherchaient à rassembler, dans des conditions déterminées, les ministres du culte dispersés de tous côtés. Neuf mois plus tard, le succès de leur première tentative ayant dépassé leurs espérances, les évêques réunis à Paris, — c’est le titre qu’ils se donnaient cette fois, — publièrent à l’imprimerie-librairie chrétienne, rue Saint-Jacques, une Seconde encyclique…, contenant un Règlement pour servir au rétablissement de la discipline de l’Église gallicane… A Paris le 13 décembre l’an de J.-C. 1795, an IV de la République (214 p. in-8o). Parmi les signataires se trouvait Primat, que le Concordat devait faire archevêque de Toulouse, et Saurine, qui mourut évêque concordataire de Strasbourg.

La deuxième Encyclique traitait l’une après l’autre toutes les questions religieuses qui pouvaient être réglées par l’autorité des anciens canons ; elle devait donc aussi parler des écoles chrétiennes, et tel est l’objet de son dernier chapitre (p. 176-183). Après avoir donné un souvenir de regret aux congrégations enseignantes récemment dissoutes, aux vertueux disciples de La Salle et de Tabourin, aux Ursulines et aux Filles de la Providence, les évêques exhortaient les fidèles « à prendre les précautions les plus sévères dans le choix des maîtres et des maîtresses ; » et cela, disaient-ils, parce que les pareils sont « responsables à la Religion et à la Patrie » de l’instruction de leurs enfans. Ils ajoutaient (p. 178) : « Nous recommandons aussi aux pères et aux mères, et nous les supplions de veiller à ce que leurs enfans se rendent aux écoles avec exactitude et avec assiduité ; de ne point autoriser leur paresse et leur désobéissance ; de seconder les efforts des curés et des maîtres ; de se concerter avec eux ; de veiller encore à ce que, dans la maison paternelle, leurs enfans étudient, répètent et pratiquent ce qui leur a été enseigné dans les écoles ; les livres qu’on peut leur mettre dans les mains doivent être en petit nombre et bien choisis. »

Insistant avec raison sur cette importante question des livres de classe, les évêques réunis faisaient allusion, mais d’une manière discrète et sans récriminer, aux livres qui étaient en usage dans les écoles publiques. « N’attendez que bien peu de chose, disaient-ils, de ces enseignemens emphatiques et arides qu’on a voulu substituer aux élémens de la Religion ; rendez, rendez