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BISMARCK ET LA PAPAUTÉ
LA GUERRE (1870-1872)

III[1]
LES VIEUX-CATHOLIQUES
LEURS PREMIÈRES VICTOIRES


I

Bismarck, à la fin de juin 1871, n’attendait plus rien de Rome, ni des catholiques dévoués à Rome, Mais d’autres Allemands s’offraient à lui, qui persistaient à se croire catholiques, et qui, séparés du Saint-Siège, affectaient de retrouver un point d’attache dans le passé de l’Eglise en s’étiquetant « vieux-catholiques. » A leur sujet, toute la Bavière s’agitait, et même déjà certains coins de Prusse ; Bismarck, sans se livrer à eux, — se livra-t-il jamais à personne ? — commença de les écouter, de les repu ter intéressans, et ce premier regard, fugitif encore et lointain, qu’accordait à ces consciences protestataires un chancelier jusque-là distrait, le conduisit à prendre certaines mesures qui, dans le recul de l’histoire, apparaissent comme les premiers actes du Culturkampf.

« Le grand homme d’État, écrivait dès le début de 1872 le pasteur Fabri, eût difficilement commencé cette lutte, s’il n’avait pas compté en même temps sur un allié religieux, le vieux-catholicisme. »

  1. Voyez la Revue du 1er janvier et du 15 février.