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longueur par une allée bordée de grandes grilles derrière lesquelles étaient des hérons, des cigognes et autres oiseaux de grande espèce.

Des bandes d’autruches vivaient dans la cinquième cour largement exposée au Midi et qui, couverte d’un sable aride et de cailloux, avait la prétention de rappeler les déserts de l’Afrique. On y trouvait, en plus des autruches qui donnaient son nom à l’enclos : des hérons d’Egypte, de grandes aigrettes, des pintades. On construisit, dans le fond, des volières avec bassins pour des aigles, et de petites cabanes pour des porcs-épics, des rats de Pharaon et quelques autres petits mammifères.

En continuant cette promenade autour de la cour centrale, on trouvait, au delà du quartier des autruches, un petit espace qui resta inoccupé pendant toute cette période et servit plus tard à loger un lion. Puis on arrivait au sixième enclos, ou cour des oiseaux, qui se composait en réalité de trois préaux entourés de loges pour poules sultanes, griffons, aigrettes, pigeons exotiques, corbeaux, civettes, blaireaux et renards. On plaça aussi un moment, dans cette partie de la ménagerie, des casoars, des spatules, et même un éléphant et des chameaux ; mais ces derniers furent bientôt reportés dans la cour de la Ferme qui s’étendait derrière les deux dernières cours jusqu’au chemin de Saint-Cyr et qui renferma encore à cette époque des cerfs, des daims et des gazelles.

La septième et dernière cour, la Basse-cour, était peut-être la plus vaste de toutes. Elle contenait, en son milieu, un abreuvoir et un colombier qui logea jusqu’à trois mille pigeons. Tout autour se trouvaient des écuries, des étables, une bergerie, un poulailler, enfin la maison du concierge et des logemens pour le personnel des gardiens de la ménagerie. On élevait là, pour la table du Roi, une grande quantité de volailles, de paons, de moutons de Barbarie à grosse queue, de sangliers, de vaches hollandaises et flamandes dont on nourrissait les veaux avec un mélange de lait et de jaunes d’œufs. Entre la Basse-cour et le chemin de Saint-Cyr, existaient encore trois enclos plus petits qui ne portaient pas alors de noms spéciaux.

Louis XIV peupla d’abord sa ménagerie avec les animaux que lui offraient en cadeau des princes étrangers, — tels qu’un éléphant envoyé en 1668 par le roi de Portugal, Pierre II, et trois crocodiles qui lui furent apportés en 1687 de la part du roi de