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LES
MÉNAGERIES DE VERSAILLES
ET DE TRIANON

LEUR HISTOIRE. — LEUR RESTAURATION

Il y a deux ans, une vaste enquête scientifique sur l’organisation et la direction des jardins zoologiques étrangers nous avait permis d’étudier sur place, tant en Europe qu’en Amérique., quatre-vingt-sept ménageries, parcs et aquariums, et nous étions revenu avec la conviction que ces sortes d’établissemens ne répondaient plus à tous les besoins de la science actuelle. Formés à l’exemple des anciennes ménageries royales, les jardins zoologiques du siècle dernier ont sans doute largement contribué à créer l’anatomie comparée et, plus encore que les descriptions ou les envois des voyageurs, ils ont fait connaître aux savans les faunes des pays étrangers ; mais on y a suivi, dans la manière de loger et de nourrir les bêtes, les erremens de la routine et si, dans les plus célèbres de ces jardins, les maisons d’animaux apparaissent parfois comme de véritables palais, on ne tarde pas à s’apercevoir que tout est fait plus pour l’exhibition pure et simple que pour le véritable intérêt de l’animal captif, c’est-à-dire pour la zoologie. Ce n’est qu’exceptionnellement que nous avons vu les jardins zoologiques faire de l’élevage d’animaux sauvages, et aucun ne nous a montré une