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REVUE DES DEUX MONDES.

Mais ce sur quoi je trouve qu’il ne faut pas attendre un instant, c’est pour tonner sur les inondations ordonnées par le Roi de Hollande en face des armistices de la Conférence des cinq puissances. Ces quinze pieds d’eau dans les villages, ces récoltes détruites, ce pays submergé, et Gand même menacé sont des actes exécrables et que les journaux devraient signaler à l’indignation publique. Mais ce sont vos dépêches qui doivent en parler, qui doivent réclamer une indemnité pour ces malheureux submergés et qui doivent déclarer que la Flandre hollandaise ne peut pas ne pas être cédée à la Belgique. On a beaucoup parlé des ravages de la Vendée, et jadis de l’incendie du Palatinat par Turenne, mais je trouve que cette inondation éclipse tout cela. Elle fait frémir.

Au reste, je suis bien aise de voir par la lettre de mon fils que ce qui paraissait le point le plus difficile, l’armée d’observation s’arrange tranquillement de ce côté-là, mais il faut en finir sur les Places. — L. P.


Lundi 29 août 1831, à 10 heures et demie du soir.

Voici, mon cher Général, l’original de cette Note belge que je trouve lumineuse.

Je suis tenté de dire à mon fils d’en envoyer une copie au général Baudrand[1], mais j’attendrai que vous me fassiés dire, ou que vous me disiés vous-même, si vous le trouvés à propos.

On me dit qu’il y a dans la Gazette de Hollande, qui est sous l’influence de M. de Verstolk, un article qui annonce tout simplement que l’armée hollandaise rentrera en Belgique, aussitôt que l’armée française en sera sortie.

Ce serait d’une impudence et en vérité d’une imprudence sans égale. Faites-le vérifier, et si cela est vrai, envoyés-le à M. de Talleyrand.

Je vous remets ci-joint un article qui est officiellement inséré dans cette Gazette et qui est déjà assez remarquable. — L. P.


Mercredi soir, 30 août 1831, à minuit.

Je n’ai pu lire les dépêches, mon cher Général, qu’en revenant de Neuilly, et je vous les renvoyé ; excepté quatre que je garde pour notre conversation demain à midi où il sera bon de

  1. Le chevalier Baudrand, lieutenant-général du génie, aide de camp du Duc d’Orléans.