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LETTRES DE LOUIS-PHILIPPE ET DE TALLEYRAND.

nue auparavant, mais j’espère que les détails que le Roi Léopold lui donnera sur l’état des choses, suffiront pour l’éclairer.

En attendant, je crois que vous ferés mieux de vous en tenir à votre premier avis avec M. Lehon et de le laisser faire.

Bonjour. — L. P.


Ce mercredi, 12 octobre 1831.

Je reçois, mon cher Général, une lettre du Roi des Belges, que je vous montrerai ce soir.

Je crains qu’il me refuse, et le motif est l’arrangement du Limbourg.

À ce soir. — L. P.

Il veut une modification de cette frontière sur la Meuse, et m’envoye une carte explicative que je n’entends pas bien. Nous verrons.


Ce lundi matin, 17 octobre 1831.

Je vous remercie, mon cher Général, de la lettre du Roi des Belges. C’est, dit-il, un petit morceau du Limbourg qui lui tient à cœur, et qu’il croit facile de faire obtenir à la Belgique. J’en doute, mais qu’il nous envoyé d’abord une carte intelligible, et ensuite des relevés de population, comme je les lui demandais encore hier. Dites le à M. Lehon. On ne peut pas plaider une cause sans en avoir le dossier.

Au reste, je crois que ma lettre d’hier lui fera sentir combien il est difficile, si ce n’est impossible, de rien obtenir pour la Belgique sur la rive droite de la Meuse au-dessous de Mastricht.

Mais avant tout, il faut savoir ce qu’il désire, et je ne le comprends pas encore. M. Lehon saurait peut-être l’expliquer. Quant à Rolduc, je ne sais si les mines sont en Belgique, mais la ville est prussienne.

Le Roi des Belges me demande d’obtenir une convention de neutralité spéciale pour la ville d’Anvers, tant que les Hollandais seront dans la citadelle.

Cela serait très juste, et il me semble qu’un Protocole devrait le prescrire. C’est un point à discuter, et je crains que le 25, il n’y ait d’autre hostilité hollandaise que l’incendie de cette malheureuse ville dont l’inquiétude n’est que trop fondée.