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LETTRES DE LOUIS-PHILIPPE ET DE TALLEYRAND.

tions de la France relativement au Luxembourg et à la délimitation sur la base de la possession réciproque de 1790, et que par conséquent il y avait même une sorte d’inconvenance à vous demander ce que vous aviés fait constamment.

Je voudrais aussi que vous pussiés dire que quoique nous ayions obtenu des Belges de dégager Mastricht et de se restreindre aux positions qu’ils occupaient le 21 novembre, cependant la liberté de la navigation de la Meuse à travers la Place n’a pas été rétablie, les bateaux liégeois ne peuvent pas descendre avec leurs fers et leurs charbons, et c’est le roi de Hollande qui n’exécute pas l’armistice qu’on reproche tant aux Belges de ne pas observer. — L. P.


Dimanche matin, 3 avril 1831.

Mes réflexions de la nuit m’ont porté à désirer qu’en même tems que vous écrives à Londres, vous fassiés ici une communication officielle à M. Lehon[1]pour son gouvernement, comme vous venés d’en faire une au comte Appony[2]dans laquelle vous présenteriés aux Belges le tableau véritable de leur situation, ce que les Traités antérieurs nous imposent, et les dangers qui les menacent, s’ils entreprennent de défendre le Luxembourg contre la Confédération germanique qui y fera marcher ses troupes, s’ils n’en retirent pas les leurs, combien il leur importe d’éviter toute collision avec les troupes hollandaises — et… enfin des conseils nécessaires pour nous à donner, et salutaires pour eux à recevoir.

Je crois que cela doit être simultané avec la communication faite à Londres. — L. P.


Dimanche soir, 3 avril 1831.

Il me semble que Belliard fait de son mieux pour empêcher la guerre de s’allumer en Belgique, mais il est sur un territoire bien ardent. — L. P.


Jeudi soir, 7 avril 1831.

L’attitude de la Belgique me déplaît et m’inquiète. J’ai vu lord Granville et je n’en suis pas plus rassuré. — L. P.

  1. M. Le Hon, ministre de la Belgique à Paris.
  2. Comte d’Appony, ambassadeur d’Autriche à Paris.